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Eye Movement Desensitization and Reprocessing, que l'on peut traduire par " Retraitement et Désensibilisation par Mouvement Oculaire "

 

La thérapie EMDR 

La thérapie EMDR utilise une stimulation sensorielle bi-alternée (droite-gauche) qui se pratique par mouvements oculaires – Le consultant suit les mouvements des doigts du praticien qu'il fait défiler de droite à gauche. Il peut utiliser également d'autres stimulations bilatérales comme les tapotements alternés sur une partie du corps ou les sons alternés au niveau des oreilles.

 

Il existe un système de réparation psychologique automatique et inné, identique à celui de notre corps qui est nommé « traitement adaptatif de l’information » (TAI). 
 
Les problématiques présentes du consultant, liées à un événement de vie défavorables antérieures, sont installées dans un réseau mnésique dysfonctionnel qui ne permet pas le traitement et la classification de ces événements. 
 
La psychothérapie EMDR permet de réintroduire ces événements dans le TAI pour qu’ils puissent être intégrés dans un réseau mnésique. 

Depuis près de 30 ans, la thérapie EMDR a fait ses preuves et est étayée par de nombreuses études scientifiques c'est pourquoi elle est aujourd’hui recommandée, entre autres instances publiques nationales et internationales, par :

·         La Haute Autorité de Santé depuis Juin 2007, pour l’état de stress post-traumatique (ancienne dénomination du TSPT) ainsi que pour les comorbidités souvent associées (dépression, risque de suicide, dépendance vis-à-vis de drogues ou de l’alcool, etc.). Cf. Guide-Affection de longue durée : Affections psychiatriques de longue durée, Troubles anxieux graves, page 17.

·         L’Organisation Mondiale de la Santé depuis 2013, cf. Guidelines for the Management of Conditions Specifically Related to Stress, pages 37-39.

·         Un rapport Inserm de Juin 2015 fait un état des lieux de la validation de l’efficacité de l’hypnose et de l'EMDR.


 

Comment se déroule une thérapie EMDR

C'est un modèle psycho-thérapeutique qui se déroule en  8 phases :   

 

1- Recueil de l'histoire:

Le praticien accueille le récit du patient et identifie les éléments marquants de son histoire, y compris son contexte actuel.

2- La préparation:

Le praticien décrit la psychothérapie EMDR et le modèle TAI, introduit les stimulations bilatérales, enseigne des techniques d’autorégulation telles que le "lieu sûr".

3- L'évaluation:

Le praticien tente d'obtenir les différents composants de la réaction initiale à la cible qui sera traitée dans la séance (souvenir, déclencheur ou scénario futur).

4- la désensibilisation:

Par les stimulations bilatérales, le praticien stimule l’expression des émotions perturbantes du patient ainsi que des associations d’idées et des prises de conscience.

5- L'installation:

Le praticien renforce les croyances positives toujours à l'aide des mouvements oculaires et d'une évaluation.

 

6- Le scan Corporel:

Il permet de retraiter toutes les tensions résiduelles.

 

7- La clôture:

Le praticien s'assure que le consultant est stabilisé sur le plan émotionnel et un point est fait sur la séance.

8- La réévaluation:

Le praticien vérifie les effets thérapeutiques.

Durée des séances

La durée des séances oscille entre 1h00 et 1h30.

 

Nombre de séances

Nous sommes dans le cadre d'une thérapie brève; même si il est impossible de déterminer avec précision le nombre de séance sans avoir échangé autour de l’événement traumatique, il tourne fréquemment autour de  2 à 5 séances.

 

La première séance dans sa globalité est toujours une phase de recueil d'histoire et de préparation.

 

Les indications:

·         Les états de stress post traumatiques (ESPT)

·         Les deuils

·         Les phobies

·         Les troubles paniques

·         Les troubles anxieux

·         Les états émotionnels excessifs

·         Les traumatismes ( viols , abus, accident , agression ....)

 

Histoire de l'EMDR ( sources internet: Cap au 180)

Francine Shapiro est née en 1949 mais sa vie va basculer, à l’âge de 30 ans, en 1979. 
A cette époque, elle obtient un doctorat de littérature anglaise à l’université de New York à partir de l’œuvre poétique de Thomas Hardy. Cet auteur du XIXe siècle dont les romans sont profondément ancrés dans les paysages et la société paysanne du Sud  de  l’Angleterre  sous  l’ère  victorienne.  À  partir  de  ces  études  de  texte,  elle s’intéresse à éclairer notre culture. 
 
Elle  va  être  influencée  par  ses  discussions  avec  ses  professeurs  d’anglais, particulièrement celles portant sur les interactions entre les multiples facettes d’une œuvre, sur les rapports de cause à effet entre les comportements des personnages et leur contexte de vie. Elle  apprend  à  cette  époque  qu’elle  a  un  cancer  ce  qui,  dit-elle,  a  profondément changé sa vie. 
 
Après la chirurgie et les rayons, les médecins lui auraient dit : « Apparemment, vous ne l’avez plus, mais ça revient chez certains consultants. On ne sait pas chez qui, ni comment.  Bonne chance  », paroles  qui  l’ont  choquée  et  déterminée,  alors,  à  une lecture particulièrement motivée des publications sur le cancer, sur le rôle du stress dans  le  déclenchement  et  l’aggravation  de  la  maladie.  C’est  ainsi  qu’elle  va s’intéresser pendant une vingtaine d’années à la psychologie, aux liens corps-esprit afin de chercher à prévenir une éventuelle rechute. 

 
Après  son  divorce,  elle  quitte  New  York  pour  la  Californie  et  va  explorer  diverses formes de psychothérapies à la recherche de traitements efficaces du stress.   
    
 
Tout  particulièrement  sensible  à  la  prescription  du  rire  de  Norman  Cousins,  elle explore  aussi  la  méditation,  l’imagerie  guidée  de  Simonton  et  l’hypnose ericksonnienne. En 1980, elle aurait fait des stages avec Grinder le concepteur de la PNL  (la  Programmation  Neurolinguistique)  qui  lui  aurait  parlé  d’une  technique  de PNL  de  traitement  du  trauma  psychique  par  les  mouvements  oculaires.  Cette 
technique deviendra plus tard l’Intégration par les Mouvements Oculaires. 
 
C’est  en  1987,  à  l’âge  de  38  ans,  doctorante  en  psychologie  à  la  «  Professionnal School for Psychological Studies » qu’elle fait son expérience princeps qu’elle raconte ainsi : 
 
« L’idée de l’EMDR a germé un après-midi ensoleillé de 1987. J’avais  pris  un  moment  pour  faire  le  tour  d’un  petit  lac.  C’était  le  printemps.  Des canards nageaient et, sur les immenses pelouses vertes, des mères avaient posé des couvertures  pour  s’allonger  avec  leurs  bébés.

 Pendant  que  je  marchais,  une  chose bizarre s’est produite. J’avais pensé à quelque chose de perturbant, je ne me rappelle même plus quoi, simplement une de ces petites pensées négatives obsédantes qu’on remâche  (sans  arriver  à  la  digérer)  jusqu’à  ce  qu’on  les  chasse  exprès.  La  chose bizarre,  c’est  que  mon  idée  obsédante  avait  disparu.  Toute  seule.  

Quand  je  l’ai ramenée  à  ma  conscience,  je  me  suis  rendu  compte  que  sa  charge  émotionnelle négative  n’était  plus  là.  Je  dois  avouer  qu’un  de  mes  héros,  au  collège,  était  Mr Spock, dans Star Treck. Comme lui, j’avais toujours considéré les émotions comme un défi, mais je n’avais jamais remarqué un changement aussi rapide dans mes pensées et mes sentiments.

Il y avait huit ans que j’étais mon propre laboratoire pour mes recherches sur les liens corps-esprit, et ce changement émotionnel suscita chez moi un intérêt considérable. Poursuivant mon chemin, je commençais à m’observer attentivement. Je remarquai que  chaque  fois  qu’une  idée  dérangeante  apparaissait  à  ma  conscience,  mes  yeux faisaient  spontanément  des  va-et-vient.  

Ils  suivaient  rapidement  et  répétitivement une diagonale, d’en bas à gauche à en haut à droite. En même temps, je notais que l’idée désagréable était sortie de mon esprit et que, quand je l’y ramenais, elle ne me dérangeait  plus  autant.  J’étais  intriguée.  J’essayais  de  le  faire  délibérément  :  je pensai à quelque chose d’autre qui provoquait en moi une petite anxiété et cette fois je fis intentionnellement les rapides mouvements des yeux. La pensée disparut, elle 
aussi. Et quand je la ramenais à mon esprit, sa charge émotionnelle négative n’était plus là. » 
 
Elle  essaie  avec  des  amis,  des  étudiants  et  prend  comme  sujet  de  thèse  «  la désensibilisation du traumatisme par les mouvements oculaires ». Sa technique est testée sur 70 volontaires avec des séances d’une heure au cours desquelles elle leur demande  leur  niveau  de  détresse  ainsi  que  de  se  focaliser  sur  le  souvenir traumatique. Les mouvements oculaires utilisés, alors, sont rapides et saccadés. Elle constate  que  les  sujets  perdent  la  plus  grande  partie  de  leur  vécu  de  détresse, trouvent des expressions d’eux-mêmes plus positives et réalistes et aussi découvre après vérification, que les effets sont durables sur une période de trois mois. 


Parallèlement, elle deviendra chercheuse associée au Mental Research Institutes de Palo Alto. Palo Alto est le centre de thérapie brève systémique dirigé par Dick Fisch et  Paul  Watzlawick  à  partir  des  travaux  de  Grégory  Bateson,  Jay  Haley,  John Weakland et Don Jackson. 
 
En 1988, elle présente sa thèse en psychologie comportementale et obtient son PhD (docteur  en  psychologie).  Lors  d’une  conférence,  elle  rencontre  Joseph  Wolpe, psychiatre  sud-africain,  professeur  de  psychiatrie  à  la  Temple  University  Médical School de Phyladelphie et pionnier du béhaviorisme (thérapies Comportementales). 


A partir, entre autres, de son expérience de l’hypnose, Wolpe a développé le concept d’inhibition  réciproque  et  mis  au  point  la  désensibilisation  systématique.  Cette technique était considérée comme la méthode la plus efficace dans le Stress Post Traumatique.  

Il  apprend  au  consultant  à  se  détendre  puis  l’amène  à  approcher progressivement les situations ou les objets qui l’effraient. C’est également à Wolpe que  l’on  doit  l’utilisation  de  l’échelle  SUDS  :  échelle  subjective  d’évaluation  de  la détresse cotée de 0 à 10 ou 10 est le plus perturbé et 0 le plus calme. Cette échelle est  utilisée  couramment  pour  évaluer  le  vécu  douloureux  sous  le  nom  d’échelle visuelle analogique. Wolpe va accepter de publier son article sur l’utilisation des mouvements oculaires dans le journal de thérapie comportementale et de psychologie expérimentale. Lui-même et d’autres thérapeutes comportementalistes vont expérimenter l’EMDR. 


Shapiro va continuer avec des vétérans de la guerre du Vietnam, souffrant d’état de stress post-traumatique, considérés comme résistants aux divers traitements. Elle va publier un article dans le journal d’étude du stress post traumatique relatant ses  expériences  avec  les  mouvements  oculaires  auxquels  elle  va  adjoindre  un 
protocole pour dissiper durablement l’anxiété. L’article est accueilli avec un mélange de curiosité et de scepticisme. Celui-ci porte sur la rapidité avec laquelle les mémoires traumatiques sont désensibilisées ; quelques séances versus plusieurs mois avec la désensibilisation systématique. 


En  1990,  L’EMDR  est  officialisé.  Le  modèle  sera  prioritairement  orienté  vers  le traitement du psycho traumatisme (en français : ESPT). Il devient par la suite une intervention complexe, à plusieurs facettes, décrite comme une véritable révolution dans le champ des psychothérapies. 

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